Originaire de Sainte-Justine, Christian St-Hilaire réalise depuis l’an dernier son rêve de jeunesse : composer sa propre musique afin, espère-t-il, de pouvoir en vivre.
Le musicien de 49 ans, qui vit à Gatineau en Outaouais, a mis sur pied le projet musical Riff Through Time, en 2016. Un premier CD a été lancé à ce moment et grâce à sa présence sur les médias sociaux, notamment, cette production indépendante a reçu des critiques positives sur plusieurs sites musicaux indépendants.
Plusieurs de ses pièces ont été entendues dans des stations radiophoniques de Los Angeles, d’Italie, d’Angleterre et d’Allemagne, entre autres. Des médias britanniques manifestant aussi de l’intérêt pour cet album comprenant 11 pièces rock qui, de l’aveu du concepteur, font des clins d’œil tant au heavy métal qu’au country et aux sons acoustiques. «Quand t’es indépendant et que tu ne signes pas avec une maison de disques, ce n’est pas toujours facile de percer.»
Fort de ce premier succès, Christian St-Hilaire lançait, le 14 septembre dernier, le deuxième album du projet Riff Through Time intitulé Master Peace. Un premier CD rock francophone devrait sortir à la fin de l’année.
Cheminement atypique
Bien connu dans la région des Etchemins où il a évolué au sein de plusieurs cover bands dans sa jeunesse, le musicien mettait sa carrière musicale en veilleuse en 1991 pour s’enrôler dans l’armée canadienne. Après avoir joint l’armée de l’air, il se retrouvera quelques années plus tard au sein de l’armée de terre. Il a été déployé en Israël puis en Afghanistan, près de la frontière du Pakistan en 2009, difficile séjour de sept mois qui l’a profondément marqué et changé sa philosophie de la vie.
Le sergent St-Hilaire a pris sa retraite en 2016 et décidé de se consacrer à 100 % à son rêve de jeunesse. «Dès mon retour d’Afghanistan, j’avais des problèmes de sommeil, mais avec le temps j’ai décidé que j’en avais assez. J’avais un emploi stable, mais je ne me sentais plus à ma place. J’ai toujours voulu vivre de ma musique et j’ai décidé de vivre pleinement mon rêve. Je ne voulais pas avoir à le regretter», signale Christian St-Hilaire qui a ouvert un studio d’enregistrement et de mixage à la maison.
Ayant déjà une trentaine de compositions en main, dont plusieurs écrites du temps où il était dans l’armée, il est aussi retourné sur les bancs d’école afin d’obtenir son diplôme d’ingénieur de son au collège TARA (The Audio Recording Academy) d’Ottawa.
Homme-orchestre
Sur les deux albums de Riff Through Time, Christian St-Hilaire signe et interprète toutes les pièces, en plus de plus de jouer d’une majorité d’instruments. Il a également fait appel à quelques musiciens de studio, ainsi qu’au directeur technique de la Maison de la culture de Gatineau pour le mastering.
Christian St-Hilaire souligne que son premier album porte sur les aspirations dans la vie, l’introspection et l’amour, sous toutes ses facettes. Sur le second, il traite également du stress post-traumatique dans la pièce intitulée Rise, situation qui frappe de nombreux soldats qui, comme lui reviennent du front et ont vécu des moments difficiles dans ces pays touchés par la guerre.
Si le premier album était surtout de consonance rock, avec quelques balades, le deuxième est plus varié. «Il comporte des pièces remplies d’émotions que je vis au quotidien. Je me sers de sa musique pour exprimer ce qui vient me chercher», mentionne-t-il.
Inspiré par Offenbach
Le troisième CD de Christian St-Hilaire, qui sera 100 % francophone, sera intitulé «Dévolution». Il s’agira d’un album rock également, inspiré du défunt groupe Offenbach, «mais avec une sauce plus moderne», promet l’auteur qui ajoute que les pièces qu’on y trouvera offriront un message à la fois puissant et teinté d’humour. «J’ai aussi des idées et des compositions de complétées pour un troisième album en anglais, mais aussi un deuxième en français», poursuit le prolifique musicien.
Soulignons que les CD Riff Through Time de Christian St-Hilaire sont en vente dans quelques magasins de la chaîne Sunrise Records de Gatineau et Ottawa, ainsi que sur iTunes et Bandcamp. Dans la région, les intéressés pourront se le procurer au magasin La Source de Sainte-Justine à compter de la mi-octobre.
Serge Lamontagne – La Voix du sud
Last modified: 23 octobre 2017